Une chose est sûre, c’est qu’on ne s’ennuie pas en retraite. Il suffit d’allumer son poste de télévision ou une radio pour qu’une information plus incroyable, plus époustouflante chasse chaque jour la précédente.
Un scoop parmi d’autres : il neige en hiver, et c’est 20 minutes de palabres sur les conditions atmosphériques entre deux annonces de fermetures d’usine, de licenciements, d’augmentation des prix ou des taxes. Marre des intempéries et du froid ?
Un scoop : tempête de sable à Gao ou à Tombouctou, où la France, à défaut de remporter des victoires su le front du chômage, réussit à  chasser (provisoirement ?) les obscurantistes qui oppriment les peuples du Sahel, et particulièrement les femmes. Avec les religions, on ne s’ennuie décidément pas : nous venons d’apprendre le départ en retraite à 85 ans du PDG du Vatican au bout de seulement 8 ans de cotisations. Là encore, les médias en font des tonnes en réservant la quasi-totalité du journal télévisé sur les chaînes publiques, à grand renfort de consultants   auxquels on donne du « Monseigneur » avec déférence. Vive la laïcité sur les chaines publiques !
S i ce genre d’informations prémâchées vous gave, passez à  table. Grâce à  Findus, Spanghero et autres consorts européens, champions de la traçabilité, bon appétit. Miracle ! Ils ont réussi à  transformer le bœuf en cheval, et les consommateurs en pigeons ! Tout ça au nom d’une Europe de la libre concurrence et du marché unique pour le plus grand bien du cochon de payant.
Nous prendrait-on pour des moutons ?
Pendant que cette comédie sans cesse renouvelée amuse le bon peuple, les salariés et les retraités continuent de trinquer au nom de la nécessaire austérité, seule garante du bonheur collectif. Après Goodyear, Petroplus, Florange, (et on en oublie !) Peugeot annonce des pertes record, et c’est le personnel qui paiera les pots cassés, pas les actionnaires ni les dirigeants, confortés dans leurs fonctions, efficacité oblige. Et toute cette farce grinçante ne peut malheureusement que se terminer par des drames, à preuve la dernière affaire sordide d’un chômeur en fin de droits qui s’immole par le feu devant le pôle emploi de Nantes. Si nous ne faisons rien pour combattre enfin cette dérive ultra-libérale qui pervertit la société entière, ce genre de faits dramatique risque de devenir hélas courant. Pour nous, il n’y a rien à  espérer de cette Europe ultra-capitaliste et anti-démocratique, soutenue par les gouvernements complices des 27 états membres, quelle que soit leur « couleur » politique bien délavée.
Aux citoyens de s’emparer d’une salutaire réaction avant que nous soyons tous plumés