Béziers, laboratoire de l’extrême droite
Publié le 18 janvier 2015 par Philippe Cazal
Le Collectif narbonnais de Lutte contre le Racisme, la Xénophobie et les Discriminations avait invité, vendredi 16 janvier à Narbonne, plusieurs citoyens biterrois à un débat intitulé « Vivre dans une ville gérée par l’extrême droite ». Ces témoignages ont apporté une sorte de bilan de la gestion municipale de Robert Ménard, dix mois après son élection, et une analyse du processus en cours.
« Nous avons pris l’initiative de ce débat », explique Marie Rennes, membre du collectif narbonnais, après avoir vu le rapprochement entre les deux maires de Narbonne et Béziers. L’attitude de Didier Mouly, estime le collectif, de « dérouler le tapis rouge à Robert Ménard », revient à « lui donner une légitimité, à montrer que c’est un maire comme les autres ».
Le témoignage des Biterrois montrera que Robert Ménard n’est pas vraiment un maire comme les autres.
Pour ce qui est de son bilan, les intervenants mettent en avant des faits concrets et illustrent le climat qui règne désormais à Béziers.
Un maire pas vraiment comme les autres
Il y a ce qu’Yvan Vialettes, délégué CGT à la mairie et responsable régional CGT des agents territoriaux, appelle une « chasse aux sorcières » au sein des équipes municipales, qui a atteint (par licenciement, mutation ou rupture de contrat) les directeurs de la médiation, de la police municipale, de la culture, de l’informatique, pourtant « des gens compétents ».
Il y a aussi des propos envers l’ensemble du personnel municipal, le maire leur annonçant qu’il allait « les mettre au boulot » et déclarant qu’il saisirait l’Ordre des Médecins pour sanctionner les médecins qui donnent trop d’arrêts de travail aux agents.
Mais le plus significatif est certainement la nouvelle orientation de l’action municipale vers le sécuritaire, avec des conséquences sur les autres lignes budgétaires, et dans un sens anti-social.
Alain Renouard, qui était directeur de la prévention-médiation au Pôle sécurité publique de la ville de Béziers, a été licencié et à ce titre il a saisi le Tribunal administratif (voir plus loin). « Nous étions dans l’échange, le travail sur l’humain, le contact », dit-il. « Très rapidement je me suis aperçu que ce n’était pas leur tasse de thé : ils partent du principe de mettre en avant d’abord le répressif. » Effectivement, la médiation a été rattachée à la police municipale et le nouveau maire, comme il l’avait annoncé, renforce la police municipale, dont il veut doubler les effectifs. Lire la suite